Page 23 - Extrait du livre Des clés pour la vie - Zamir Cohen
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nous réaliser dans ce monde. Que chaque Chabbat, une bougie soit allumée à sa place,
vvv que la table soit dressée là où elle se trouvera et que
D'un point de vue pratique, on trouve deux versets son lit soit prêt. Yossef Hofni et Chimon Efrati m’ont
dans la Thora, concernant l’approche de la relation servi de mon vivant, ils me serviront après mon décès.
avec les parents : Le Talmud soulève une problématique au sujet
Respecte ton père et ta mère afin que se prolongent tes de l'injonction : « Faites attention au respect de votre
jours sur la terre que Hachem t’a donnée. 12 mère » Mais il s’agit d’une injonction de la Thora elle-
L'homme craindra sa mère et son père, vous garderez même ? Comme il est écrit : Respecte ton père et ta mère.
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mes Chabbatot, Je suis hachem votre D. 13 (On n’avait donc pas besoin que Rébbi l’ordonne
Le premier verset nous enseigne le respect des à ses enfants). La Guémara répond : elle était la
parents tandis que le deuxième vient nous enjoindre femme de leur père (et non leur mère biologique).
de les craindre. Mais le respect de la belle mère est également une Mitsva
Cependant, pourquoi le père a-t-il été placé en de la Thora, comme on l’apprend du verset : Respecte
premier, lorsqu'il s'agit de respect et en second ton père et ta mère. (Ndt : En hébreu, la formule
lorsqu'il s'agit de crainte ? Le Talmud pose la question est la suivante « Kaved et avikha veét imékha » ;
et y répond : Il a été enseigné : Il est dévoilé devant Celui la Guémara éveille notre attention sur la syntaxe
Qui a dit « Que le monde soit », que le fils respecte plus la de la phrase afin de déduire un enseignement du
mère que le père, parce qu’elle l’encourage par des paroles ; verset. Elle va notamment questionner la présence
c’est la raison pour laquelle le Saint béni soit-Il a placé le d’un « ét » et d’un « vé » superflu). « Ét avikha »,
respect du père avant celui de la mère (afin de rappeler ton père, le « èt » vient nous apprendre que le respect de
l’exigence de respecter son père, malgré le fait qu’il la femme du père est compris dans cette injonction. «
est moins présent sur le terrain des encouragements, Veét imékha », ta mère, le « èt » vient nous enseigner
Ndt). Il est dévoilé devant Celui qui a dit « Que le monde que le mari de la mère est compris dans l’injonction de
soit », que le fils craint plus son père que sa mère, car il respecter son père. Le « vav » de « Veèt imékha » vient
lui enseigne la Thora ; c’est la raison pour laquelle, le nous enseigner l’obligation de respecter son grand frère.
Saint béni soit-Il a placé la crainte de la mère avant la Le Talmud répond à sa propre question : Ce n’est
crainte du père . Tout ceci afin de nous enseigner que que de leur vivant que s’imposent ces obligations, après
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nous devons respecter particulièrement notre père et leur mort, elles ne sont plus de rigueur (et c’est la raison
craindre particulièrement notre mère. pour laquelle Rébbi devait leur ordonner de respecter leur
vvv belle mère après sa mort. Quelle est donc la raison pour
Il nous faut également souligner l’obligation
pour les enfants, de respecter la femme de leur
père, bien qu’elle ne soit pas leur mère ; comme
il convient de respecter le mari de leur mère, bien
qu’il ne soit pas leur père. Car lorsque le conjoint
du parent biologique reçoit du respect, c’est le
parent biologique lui-même qui est honoré. Tout
ceci s’applique tant qu’ils sont mariés ou tant que
le parent biologique est vivant. Dès son décès ou
un éventuel divorce, les enfants devront respecter
la belle mère comme le beau père, au même titre
qu’ils respecteraient tout être humain, excepté les
cas de recommandation explicite de la part du
parent décédé. Le Talmud rapporte au sujet de
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Rabbi Yéhouda Hanassi (Rébbi), qui était le chef
spirituel de sa génération au moment de son décès :
Au moment de son décès, Rabbi Yéhouda Hanassi dit :
J’ai besoin de mes enfants ; ses enfants sont entrés chez
lui. Il leur a dit : faites attention au respect de votre mère.
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