Page 16 - Extrait du livre La femme juive, une Torah vivante - Sarah Hassan
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Nous devons toutefois ouvrir ici une parenthèse d’une certaine
importance. Une sentence émise par un grand Talmid ‘Hakham
résonne jusqu’à ce jour dans mes oreilles pour m’avertir et vous
avertir :
« Il n’y a pas plus édifiant que les histoires sur les Tsadikim, mais
il n’y a pas plus déstabilisant non plus ! »
Cette étonnante contradiction vient en réalité nous apprendre
comment appréhender ces merveilleuses histoires retraçant les
actes de dévotion extraordinaires des Tsadikim, tout en évitant
les écueils :
L’être humain possède des forces infinies qui peuvent l’élever vers
les plus hauts sommets, et les histoires de Tsadikim en sont la
preuve vivante. Ces histoires doivent avant tout constituer une
source d’inspiration et un guide afin de dévoiler ces forces
enfouies en nous‐mêmes. La piété toute particulière et les traits
de caractère raffinés qui sont mis en évidence à travers ces
histoires doivent éveiller en nous le désir et l’aspiration de nous
élever et de nous parfaire nous aussi.
Toutefois, cette lecture risque également d’amener le lecteur à
ressentir un certain découragement en constatant son propre
niveau spirituel et moral face à celui du Tsadik... Cet
enseignement du Tana Débé Eliaou Rabba (25) nous éclairera
justement à ce sujet :
קחצי םהרבא יתובא השעמל ישעמ ועיגי יתמ רמול בייח לארשימ דחאו דחא לכ
בקעיו
« Chaque enfant d’Israël doit se dire : « Quand mes actes
atteindront‐ils le niveau de ceux de mes ancêtres Avraham,
Its’hak et Yaacov ? »
Prêtons attention aux mots exacts employés ici. Il n’est pas écrit
que l’homme a l’obligation morale d’accomplir les mêmes actes
que Avraham, Its’hak et Yaacov, mais qu’il doit souhaiter, en son
for intérieur, que ses actes atteignent le niveau de ceux de nos
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