Page 44 - Extrait du livre La Paracha Séfer Béréchit Leket Eliaou - Eliaou Hassan
P. 44
Parachat Vayigach
promesse, et cela ne peut se réaliser qu’au travers du peuple juif. C’est ce
que nous avons d’ailleurs vu en Egypte, D. voulut prouver à travers les
dix plaies qu’Il avait créé le monde (comme l’expliquent les
commentateurs) et c’est le peuple juif qui servit à cette sanctification du
Nom Divin, or cela lui permit de sortir de l’exil.
(Au nom du Beth Halévy)
: םי ִע ְב ִׁש ה ָמ ְי ַר ְצ ִמ ה ָ א ָּב ַה בֹק ֲעַי - תי ֵב ְל ׁש ֶפֶנה - ַ ּ ל ָּכ ... ( זכ
« … total des individus de la maisons de Yaacov qui se trouvèrent
réunis en Egypte, soixante-dix. »
(Ch. 46 ; verset 27)
Le mot traduit ici par « individus » est : Néfech, qui est un mot singulier.
Pourquoi, étant donné que nous parlons de soixante-dix individus, n’est-il
pas écrit Néfachot au pluriel ?
Avant de rapporter l’explication de Rachi, voici celle du Kli Yakar :
Bien qu’ils étaient en réalité nombreux, le verset écrit Néfech au singulier
pour nous signifier qu’auparavant les frères étaient en désaccord et
jalousaient Yossef, or à ce moment-là, ils se trouvèrent tous unis. Ils
avaient fait disparaître jalousie et rancœur, et même dans le cœur de
Yossef il n’y avait rien contre ses frères. Le verset vient donc nous
renseigner sur leur piété et le singulier vient exprimer leur unicité parfaite.
12
Pendant l’affaire Beilis , l’accusation posa cette question cruciale :
Comment les sages du Talmud peuvent-ils prétendre que seul le peuple
13
juif peut être appelé « Adam », homme ?
12 Mendel Beilis était un juif russe qui fut accusé au début du siècle, en Russie, d’avoir tué un
enfant chrétien. Tout au long de l’histoire, les juifs furent accusés de tuer des enfants chrétiens afin
de prendre leur sang pour fabriquer les galettes de Pessa’h. Ces accusations de meurtre rituel
provoquèrent de très nombreux et cruels pogroms. L’affaire Beilis arriva comme un prétexte
parfait pour le gouvernement tsariste russe de l’époque, en perte de puissance, pour renverser la
balance politique et déverser tous les maux du moment sur leurs "éternels ennemis" : les juifs ! Ce
procès sera donc plus le procès du judaïsme que celui d’un seul homme. Très vite, l’affaire, qui fut
une parodie de procès (faux témoins, jurés sélectionnés, fausses expertises, etc.), va prendre une
dimension internationale et ébranler le cœur des juifs du monde entier.
13 Rabbi Chimon Bar Yo’hai, Yebamot 61.
496
promesse, et cela ne peut se réaliser qu’au travers du peuple juif. C’est ce
que nous avons d’ailleurs vu en Egypte, D. voulut prouver à travers les
dix plaies qu’Il avait créé le monde (comme l’expliquent les
commentateurs) et c’est le peuple juif qui servit à cette sanctification du
Nom Divin, or cela lui permit de sortir de l’exil.
(Au nom du Beth Halévy)
: םי ִע ְב ִׁש ה ָמ ְי ַר ְצ ִמ ה ָ א ָּב ַה בֹק ֲעַי - תי ֵב ְל ׁש ֶפֶנה - ַ ּ ל ָּכ ... ( זכ
« … total des individus de la maisons de Yaacov qui se trouvèrent
réunis en Egypte, soixante-dix. »
(Ch. 46 ; verset 27)
Le mot traduit ici par « individus » est : Néfech, qui est un mot singulier.
Pourquoi, étant donné que nous parlons de soixante-dix individus, n’est-il
pas écrit Néfachot au pluriel ?
Avant de rapporter l’explication de Rachi, voici celle du Kli Yakar :
Bien qu’ils étaient en réalité nombreux, le verset écrit Néfech au singulier
pour nous signifier qu’auparavant les frères étaient en désaccord et
jalousaient Yossef, or à ce moment-là, ils se trouvèrent tous unis. Ils
avaient fait disparaître jalousie et rancœur, et même dans le cœur de
Yossef il n’y avait rien contre ses frères. Le verset vient donc nous
renseigner sur leur piété et le singulier vient exprimer leur unicité parfaite.
12
Pendant l’affaire Beilis , l’accusation posa cette question cruciale :
Comment les sages du Talmud peuvent-ils prétendre que seul le peuple
13
juif peut être appelé « Adam », homme ?
12 Mendel Beilis était un juif russe qui fut accusé au début du siècle, en Russie, d’avoir tué un
enfant chrétien. Tout au long de l’histoire, les juifs furent accusés de tuer des enfants chrétiens afin
de prendre leur sang pour fabriquer les galettes de Pessa’h. Ces accusations de meurtre rituel
provoquèrent de très nombreux et cruels pogroms. L’affaire Beilis arriva comme un prétexte
parfait pour le gouvernement tsariste russe de l’époque, en perte de puissance, pour renverser la
balance politique et déverser tous les maux du moment sur leurs "éternels ennemis" : les juifs ! Ce
procès sera donc plus le procès du judaïsme que celui d’un seul homme. Très vite, l’affaire, qui fut
une parodie de procès (faux témoins, jurés sélectionnés, fausses expertises, etc.), va prendre une
dimension internationale et ébranler le cœur des juifs du monde entier.
13 Rabbi Chimon Bar Yo’hai, Yebamot 61.
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