Page 25 - Extrait du Livre Le journaliste - Koby Lévy
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Issakhar mon sauveur
douceurs et tous les mets, et j’assumerai. Ne limite
surtout pas les frais. Il est certain que cette proposition
réduira mon don…mais te prodiguera au moins une
certaine abondance et de la joie ».
Le rav Chivi était à présent aussi dur que le
roc : « Je refuse catégoriquement. Je serai incapable de
profiter des délices du chabbat que tu me procureras à
partir d’un argent qui te fait défaut. Cela altèrera ma joie
du chabbat. J’en éprouverai de la tristesse. Je préfère de
loin le pain et l’eau à tous tes délices. Comprends-moi,
cela me gâchera le chabbat…Pense aussi à moi ».
Egozi n’était toujours pas convaincu : « rav Chivi,
est-ce que tu penses à mon chabbat ? Crois-moi, lorsque
je serai attablé devant les mets et les délices, la joie de
mon chabbat sera également altérée en sachant que tes dix
enfants se contentent de pain et d’eau. Il est bien connu
que les frais du chabbat sont dédommagés. C’est une
tsédaka qui me reviendra. Sois bien conscient mon ami,
que toi aussi, tu gâcheras mon chabbat !! »
La discussion se prolongea une heure entière, l’un et
l’autre voyant en cela une entrave à la joie de son chabbat.
Les deux amis finirent par se retrouver devant la
porte d’un des grands de la génération. Ce dernier écouta
attentivement les arguments des deux partis. La joie du
chabbat des deux amis, Issakhar et Zévouloun était au
centre des préoccupations, chacun donnant priorité à la
joie de l’autre.
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