Page 24 - Extrait du Livre Le journaliste - Koby Lévy
P. 24
Le Journaliste
Egozi tenta de dédramatiser sa situation, mais en
vain. Après deux ou trois minutes de discussions
diplomatiques, Egozi finit par admettre : « Que faire, je
suis tombé de haut. Je ne suis pas un grand vendeur, et
maintenant, je suis un canard boiteux…mais pour rien au
monde, je n’annulerai notre contrat. Ne perds pas de
temps à tenter de m’en convaincre. Je préfère serrer la
ceinture et te donner tout ce que je peux. Ne t’inquiète
pas Pin’has Yo’hanan, ma femme est au courant de notre
contrat, et elle est entièrement consentante. Malgré tout
cela, je ne manque pas de pain ».
« Il n’en n’est pas question », s’exclama rav Chivi,
« tu ne dois pas te sacrifier pour moi. Tes enfants ont
préséance sur les miens. Si les banques ont saisi tes biens,
il est inconcevable que tu me procures cet argent. C’est
une interdiction catégorique ».
Egozi était intraitable. « Je tiens absolument à
maintenir notre contrat. Je gagne encore de l’argent,
j’arrive à jongler. Il y a encore des chances que je
rétablisse ma situation financière. Pin’has Yo’hanan, je
t’en prie, n’annule pas le contrat… »
Le rav Chivi sentait que la requête de son ami, son
Zévouloun, provenait des profondeurs de son cœur, mais
sa raison l’empêchait d’accepter.
Egozi : « rav Chivi, s’il te plait, je suis prêt à
accepter un compromis. Permets-moi au moins de
financer les frais de tes chabbatot. Fais un point de tes
dépenses en l’honneur du chabbat, avec toutes les
74