Page 22 - Extrait du livre La Paracha Séfer Béréchit Leket Eliaou - Eliaou Hassan
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Parachat Vayigach
- Faites-moi voir s’il vous plait votre ticket !
Rabbi Yé’hezkiel tendit son billet, sans plus grand espoir de quitter ce
lieu maudit. L’officier le regarda attentivement et dit : « Ce ticket vous
donne accès à un wagon gelé, qui n’est pas équipé de chauffage. Vous
n’avez aucune chance d’arriver à bon port ! Prenez ce ticket à la place.»
Et il lui tendit un autre billet. Puis il s’arrêta un instant et regarda le Rav
bien en face avant d’ajouter : « Pardonnez-moi s’il vous plaît pour tout ce
que j’ai pu vous faire. C’était contre ma volonté ! Je recevais des ordres !
Moi aussi je suis juif. » Cet homme, malgré les apparences, était juif, il
avait abandonné toutes les traditions et ressemblait à un parfait
communiste ! Rabbi Yé’hezkiel lui serra très fort la main. Le train entra
alors en gare et il monta dans un wagon qui était en effet chauffé. Le train
démarra, la route était très longue, on devait traverser toutes les plaines de
Sibérie. De temps à autre, Rabbi Yé’hezkiel regardait par la fenêtre et
voyait des corps d’hommes complètement gelés se voir jetés du dernier
wagon, tels des ordures. Ce wagon n’était pas simplement dépourvu de
chauffage, il n’avait pas non plus de vitres aux fenêtres, ainsi avec la
vitesse du train, un vent glacé y pénétrait et congelait littéralement tous
ses occupants. S’il avait par malheur voyagé dans ce wagon, il n’aurait en
effet jamais pu rejoindre les siens.
Vers la fin de la journée, alors que le soleil s’apprêtait à se coucher, Rabbi
Yé’hezkiel descendit du train dans une petite ville. La fête de Yom
kippour allait commencer…
Quelques semaines plus tard, alors qu’il se trouvait cette fois dans un train
qui allait de Vilna à Varsovie, il rencontra son ami Rabbi El’hanan
Wasserman, le Rosh Yeshiva de Baranovitch, l’élève du ‘Hafets ‘Haïm.
Après s’être retrouvés avec émotion, Rabbi El’hanan lui dit : « N’est-il
pas vrai que vous ayez été libéré la veille de Yom kippour ?
- Comment le savez-vous ? Même ma famille la plus proche n’est
pas au courant de cela.
- J’ai l’information de source sûre. C’est le ‘Hafets ‘Haïm qui me
l’a dit !
- Mais comment lui-même est-il au courant ?
- Lorsque je suis allé lui rendre visite la veille du jour saint, nous
sommes sortis ensemble de la Yeshiva, lorsque tout à coup il
s’arrêta et dit : « Baroukh Hachem ! Les Bolcheviques n’ont pas
réussi ! Le Rav de Sloutsk (Rav Abrahamsky) est libéré en ce
moment même ! »
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- Faites-moi voir s’il vous plait votre ticket !
Rabbi Yé’hezkiel tendit son billet, sans plus grand espoir de quitter ce
lieu maudit. L’officier le regarda attentivement et dit : « Ce ticket vous
donne accès à un wagon gelé, qui n’est pas équipé de chauffage. Vous
n’avez aucune chance d’arriver à bon port ! Prenez ce ticket à la place.»
Et il lui tendit un autre billet. Puis il s’arrêta un instant et regarda le Rav
bien en face avant d’ajouter : « Pardonnez-moi s’il vous plaît pour tout ce
que j’ai pu vous faire. C’était contre ma volonté ! Je recevais des ordres !
Moi aussi je suis juif. » Cet homme, malgré les apparences, était juif, il
avait abandonné toutes les traditions et ressemblait à un parfait
communiste ! Rabbi Yé’hezkiel lui serra très fort la main. Le train entra
alors en gare et il monta dans un wagon qui était en effet chauffé. Le train
démarra, la route était très longue, on devait traverser toutes les plaines de
Sibérie. De temps à autre, Rabbi Yé’hezkiel regardait par la fenêtre et
voyait des corps d’hommes complètement gelés se voir jetés du dernier
wagon, tels des ordures. Ce wagon n’était pas simplement dépourvu de
chauffage, il n’avait pas non plus de vitres aux fenêtres, ainsi avec la
vitesse du train, un vent glacé y pénétrait et congelait littéralement tous
ses occupants. S’il avait par malheur voyagé dans ce wagon, il n’aurait en
effet jamais pu rejoindre les siens.
Vers la fin de la journée, alors que le soleil s’apprêtait à se coucher, Rabbi
Yé’hezkiel descendit du train dans une petite ville. La fête de Yom
kippour allait commencer…
Quelques semaines plus tard, alors qu’il se trouvait cette fois dans un train
qui allait de Vilna à Varsovie, il rencontra son ami Rabbi El’hanan
Wasserman, le Rosh Yeshiva de Baranovitch, l’élève du ‘Hafets ‘Haïm.
Après s’être retrouvés avec émotion, Rabbi El’hanan lui dit : « N’est-il
pas vrai que vous ayez été libéré la veille de Yom kippour ?
- Comment le savez-vous ? Même ma famille la plus proche n’est
pas au courant de cela.
- J’ai l’information de source sûre. C’est le ‘Hafets ‘Haïm qui me
l’a dit !
- Mais comment lui-même est-il au courant ?
- Lorsque je suis allé lui rendre visite la veille du jour saint, nous
sommes sortis ensemble de la Yeshiva, lorsque tout à coup il
s’arrêta et dit : « Baroukh Hachem ! Les Bolcheviques n’ont pas
réussi ! Le Rav de Sloutsk (Rav Abrahamsky) est libéré en ce
moment même ! »
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