Page 37 - Extrait du livre La Paracha Séfer Béréchit Leket Eliaou - Eliaou Hassan
P. 37
La Paracha
Rabbi Mena’hem Tsvi Berline, raconta un jour à ses élèves, au nom de
Rabbi ‘Haïm Ozer Groudsienky (zatsal), Rav de Vilna, une histoire citée
dans le ‘Hovot Halévavot :
Un Rav et son élève allaient un jour en chemin, lorsqu’ils virent la
charogne d’un animal étendue sur le bas côté. L’élève dit : « Quelle
odeur épouvantable ! » Le Rav répondit : « Quelles belles dents blanches
a cet animal ! »
Rabbi Mena’hem Tsvi demanda alors à ses élèves :
« Cette histoire est étonnante, admettons qu’effectivement cet animal
avait des dents très blanches, était-ce pour autant suffisant pour nous faire
oublier qu’une odeur épouvantable s’en dégageait ?
Afin de leur faire ressentir l’enseignement qu’il voulait leur apporter, il
leur raconta une histoire qu’il avait vécue.
Quelques années auparavant, il y avait à ‘Haïfa un enfant malade, il
n’était pas atteint d’une maladie courante, mais d’un mal terrifiant. Il
n’appartenait pratiquement plus au monde des vivants. Son aspect était
effrayant. Tout son corps ainsi que son visage étaient couverts d’énormes
pustules, au point qu’il était pratiquement insoutenable de le regarder.
« Je me souviens » dit Rabbi Mena’hem Tsvi, lorsque je suis allé le visiter
avec l’un de mes élèves, sa mère arriva au même moment à l’hôpital. Elle
s’approcha de lui et l’enlaça très fort, elle le couvrit de baisers et d’une
voix forte s’exclama : « Ma beauté, quelle douceur tu es ! »
« J’aimerais vous demander, poursuivit le Rav ému, est-il possible que
cette maman n’ait pas prêté attention aux plaies atroces que son fils avait
sur le visage ? N’avait-elle pas des yeux pour voir ? Ou bien avait-elle des
yeux différents des nôtres ? Cela paraît incompréhensible !
Elle aussi voyait ses horribles plaies, mais cela n’avait aucune importance
pour elle ! Pourquoi ? Parce qu’elle était sa mère, toute proche de lui.
L’amour qu’elle avait pour son fils était tellement fort que rien ne pouvait
faire barrage entre eux. » Le Rav conclut en disant : « Voici la règle à
retenir : Plus une personne se sent proche d’une autre, plus s’effaceront
les défauts et les manques que nous percevons chez lui. »
Et c’était la réponse du maître à son élève. Ce dernier en regardant
l’animal mort comme une simple charogne, ne faisait attention qu’à
l’odeur pestilentielle qui s’en dégageait. Le maître voulut lui enseigner
qu’on pouvait parvenir à un autre degré de vision, à une perception où les
défauts disparaissaient, pour ne laisser place qu’aux qualités.
(Touvékha Yabiou)
489
Rabbi Mena’hem Tsvi Berline, raconta un jour à ses élèves, au nom de
Rabbi ‘Haïm Ozer Groudsienky (zatsal), Rav de Vilna, une histoire citée
dans le ‘Hovot Halévavot :
Un Rav et son élève allaient un jour en chemin, lorsqu’ils virent la
charogne d’un animal étendue sur le bas côté. L’élève dit : « Quelle
odeur épouvantable ! » Le Rav répondit : « Quelles belles dents blanches
a cet animal ! »
Rabbi Mena’hem Tsvi demanda alors à ses élèves :
« Cette histoire est étonnante, admettons qu’effectivement cet animal
avait des dents très blanches, était-ce pour autant suffisant pour nous faire
oublier qu’une odeur épouvantable s’en dégageait ?
Afin de leur faire ressentir l’enseignement qu’il voulait leur apporter, il
leur raconta une histoire qu’il avait vécue.
Quelques années auparavant, il y avait à ‘Haïfa un enfant malade, il
n’était pas atteint d’une maladie courante, mais d’un mal terrifiant. Il
n’appartenait pratiquement plus au monde des vivants. Son aspect était
effrayant. Tout son corps ainsi que son visage étaient couverts d’énormes
pustules, au point qu’il était pratiquement insoutenable de le regarder.
« Je me souviens » dit Rabbi Mena’hem Tsvi, lorsque je suis allé le visiter
avec l’un de mes élèves, sa mère arriva au même moment à l’hôpital. Elle
s’approcha de lui et l’enlaça très fort, elle le couvrit de baisers et d’une
voix forte s’exclama : « Ma beauté, quelle douceur tu es ! »
« J’aimerais vous demander, poursuivit le Rav ému, est-il possible que
cette maman n’ait pas prêté attention aux plaies atroces que son fils avait
sur le visage ? N’avait-elle pas des yeux pour voir ? Ou bien avait-elle des
yeux différents des nôtres ? Cela paraît incompréhensible !
Elle aussi voyait ses horribles plaies, mais cela n’avait aucune importance
pour elle ! Pourquoi ? Parce qu’elle était sa mère, toute proche de lui.
L’amour qu’elle avait pour son fils était tellement fort que rien ne pouvait
faire barrage entre eux. » Le Rav conclut en disant : « Voici la règle à
retenir : Plus une personne se sent proche d’une autre, plus s’effaceront
les défauts et les manques que nous percevons chez lui. »
Et c’était la réponse du maître à son élève. Ce dernier en regardant
l’animal mort comme une simple charogne, ne faisait attention qu’à
l’odeur pestilentielle qui s’en dégageait. Le maître voulut lui enseigner
qu’on pouvait parvenir à un autre degré de vision, à une perception où les
défauts disparaissaient, pour ne laisser place qu’aux qualités.
(Touvékha Yabiou)
489